22 mars 2008

Andromède

"Descendre dans la rue, se mettre à gueuler. Descendre l'avenue jusqu'ici. Faire entendre nos voix, la liberté. Sais tu combien de temps ça nous a pris? Il y a tant de choses que tu n'as jamais comprises! Une usine, une vie qui se brise, quelques cons délocalisent. Tu vois bien toi tu ne dis jamais rien... Et je suis fatigué."

Oh je suis fatigué. Las de cette incessante monotonie. Peut être suis-je en quête de combler un manque, un manque dont je n'aurai soupçonné l'existence quelques mois auparavant. Probablement un passage obligé, marquant cette époque de notre vie qu'est l'adolescence. Une période de tourment affectif et de questionnement, de remise en question. Étrangement, je découvre une nouvelle facette de moi dont j'ignorais jusqu'à maintenant l'hypothétique subsistance.

Blasitude, blasement, blasation, bref, je suis blasé; blasé de tout et de n'importe quoi. Le lycée qu'y m'apparaissait il n'y a pas si longtemps comme une libération, un nouveau départ... idée vite déçue. L'actualité, la désinformation, la déchéance culturelle, les incompréhensibles comportements de l'être humain, mon futur, mes motivations, leurs pensées, ses pensées. Je me trouve dans un état que je qualifierai d'incertitude maladive, proche de ce qu'on appelle la dépression. Passant outre tout cela, je trouve encore le temps d'écrire et de vous faire partager mes tourments, tourments donnant malgré tout lieux à de belles tournures, et dont la lecture reste d'une agréable légèreté.


Broken Hearts, Torn Up Letters And The Story Of A Lonely Boy



L'honnêteté est peut être synonyme d'innocence... J'éprouve d'ailleurs beaucoup de mal à être honnête avec moi même ces temps ci, ces rêves et interrogations me rongent. Je me rends compte à mon grand regret que j'ignore presque tout d'elle, mais le fait est que je suis irrésistiblement attiré par sa personne, sa seule présence me faisant perdre toute mon assurance, j'en oublie mon récurent orgueil et je deviens le plus idiot des hommes. Il y a l'amour, et puis il y a la vie, son ennemie.

Les temps courant, j'éprouve une grande difficulté à écrire; de trop nombreuses choses m'échappent. Je me contente de décrire ma pensée, ancrée dans ce sentiment qu'on appelle l'amour, chose qui se révèle alors difficile étant donné qu'on ne peut décrire un sentiment... mais après réflexion, l'amour n'est peut être pas un sentiment, mais bel un bien à art. Un art que la réalité ne peut nous offrir, une réponse de l'imagination à la platitude, à l'opacité, à la monotonie de nos vies.

J'essaye tant bien que mal de m'écarter de ces pensées aussi passionnées qu'un peu trop fleur-bleues, se liant mal à ma personnalité; mais c'est peine perdue, je n'y parviens pas. Je ne fais pas grand chose ces temps ci si ce n'est de m'attarder à rêver d'un hypothétique futur, et je me perds et me perds dans mes trop nombreux ébats spirituels, qui deviennent eux aussi par la même occasion, un peu monotones.


Into the Hollow


Réflexions faîtes, j'en suis à me perdre. (chose inconcevable)

Il est incroyable de voir à quel point les gens peuvent changer en un laps de temps si réduit. Certains me déçoivent, d'autres me fascinent... mais qui suis-je donc pour me permettre de porter un quelconque jugement? A vrai dire, peut être me déçois-je moi même. Moi qui suis de ceux qui campent sur leurs positions et n'acceptent aucune remarque, j'en suis à me confier à ceux qui autrefois se confiaient à moi, time paradoxe. Une bonne leçon pour moi malgré tout. La tristesse est en elle même une possible source de plaisir. Les temps changent et la pensée évolue.

Je ne juge plus, je me contente d'observer et je m'interroge. Tous ces comportements, aussi différents soient-ils, m'interpellent. Tant de pensées, tant de manière d'être, tant de diversité, tant de problématiques non résolues et d'incompréhension. En effet, chaque comportement me fascine, j'aimerai parfois être un autre, ou peut être même une... simplement par curiosité inassouvie. L'envie m'en vient parfois d'être omniscient, qui n'en a jamais rêvé? Cependant, vouloir être l'égal de dieu mène l'homme à son inévitable déchéance. Non pas que je crois en l'existence d'un dieu, mais ne nous cachons par que l'omniscience est inévitablement sujet à une connotation divine dépassant l'entendement. Une connaissance parfaite de toute la création visible et invisible, comprenant l'univers créé, ainsi que tous les êtres et lieux spirituels dans le temps: passé, présent, et avenir. "Un attribut exclusif à Dieu", "Une utopie Humaine".

Elle sonde toutes les profondeurs de la pensée des hommes et des esprits. L'omniscience, objet de fascination.


Suture Up Your Future



Et le lycée dans tout ça... comme je le notifiais plus haut, l'idée dont je m'en faisais était finalement fausse. Cette année ne m'apporte rien de positif, je m'impatiente d'en voir la fin, d'enfin entrer en littéraire, et de finalement exhausser ce souhait qui me suit depuis déjà plusieurs années. Pouvoir m'adonner à l'écriture dans le cadre de mes études, tel est mon souhait. J'aimerai un peu plus de liberté de style aussi... mais ça c'est une autre histoire. Mine de rien, cette année de seconde s'écoule incroyablement vite, d'ici quelques mois seulement... De nouveaux visages, d'autres déjà bien connus, un véritable nouveau départ, un sens.

Je continue dans ma lancée. En cette période de l'année, nombreux sont ceux qui se questionnent sur leur avenir. "Que dois-je faire", "Qu'ai-je envie de faire?", "Que veulent-ils que je fasse", à mon avis, la seule question à se poser est la seconde; "Qu'ai-je envie de faire?". En effet, quel intérêt peut-on trouver à oeuvrer dans une voie qui n'est pas la notre? Quel intérêt peut-on trouver à opérer dans un milieu auquel on accorde aucune importance? Quel intérêt y trouver si ce n'est de subir pleinement la vie. De quel droit, certaines personnes se considèrent-elles aptes à dominer notre avenir? Un avenir prédestiné n'est que connerie et conformisme. Chacun est doté d'une conscience, le choix nous appartient, cependant, ils n'y comprennent foutrement rien. Un Choix. Live your life the indie way.


" Ayez un peu de respect pour nous, on chie tous par le même trou. " Cobain



Andromède


Telle une constellation, les idées virevoltent et se perdent, se prêtant au jeu de l'infini et par la même occasion à l'apologie du néant. Une humanité toute entière réduite au rang vulgaire de la nécessité. Des idées trop nombreuses pour être recensées, libres, mais suivant le cours de leur (im)mortelle existence.


Un manière métaphorique de voir les choses en quelque sorte. Not the first impressions of earth.


19 mars 2008

Livin' On The Edge



Hypocrisie. Manipulation. Amitié Fictive. Déception.


Plus rien à perdre. A vrai dire, plus rien à en foutre. Une sensation de ras le cul. Les évènements s'enchaînent et me font perdre mon âme. Je tombe dans la niaiserie la plus totale, chose qui m'a toujours effrayé auparavant. Impossible de l'approcher, impossible de l'atteindre. Le temps passe et rien ne change, je suis fatigué.

Ces temps ci je deviens paranoïaque, je peine à faire confiance à qui que ce soit, même à ceux que je considérais autre fois comme des frères. L'incompréhension. Je n'ai jamais au tant ressenti d'indifférence qu'en ce moment même. Je crois que j'ai besoin de m'isoler, cette pseudo solidarité me tue, cette solitude me manque.

J'ai véritablement l'impression que ce type se moque de moi.

Je me souviens d'une citation de Cobain, "Un ami n'est rien de plus qu'un ennemi déjà connu", j'en reviens toujours à me référer à ce personnage, je suis né trop tard, j'admire tant cet homme. A chaque fois que je me sens mal, ou dépassé par la situation, je m'y réfère comme à un maître à penser.

"Je commence à haïr l'être humain en général". Je ne supporte plus cette pesante hypocrisie, ces sourires niais, ces arrières pensées, toutes ces conneries au sujet de l'amitié, de l'amour... Des sentiments si frêles qui se consument d'eux même et mènent inévitablement l'auto-destruction. Arrêtez de me tourmenter de la sorte.

Un seul mot et tout s'effondre, un seul mot et tout se créé. Période d'instabilité.

Je n'ai besoin que d'une chose; d'un mot, d'un évènement s'éloignant de cette pesante monotonie.


Il y a tant de choses que l'on pense, auxquelles on croit, mais que l'on ne dit pas. Peut-on tout dire?


16 mars 2008

Like a Cage



Tout à coup le coucou dans mon coeur se met à sonner. Très fort bien, plus fort que lorsque je fais mes crises. A me jeter partout par terre contre les meubles. Mon coeur s'écrase, comme une cerise.

Je n'y vois que du feu. En quelques pas seulement je peux me perdre au loin. Je n'y vois que du feu. En quelques pas seulement je peux te perdre, au loin, si loin.

Le carillon me brise. Les tympans, tout se brise. Je bouche mes oreilles. Et bien sur c'est encore pire. Les aiguilles vont me trancher la gorge. Ce gout de fer dans le palais. Comme si je mangeais un hélicoptère. J'aurais voulu faire aigle royal, ou goéland majestueusement cool. Mais j'ai préféré, sans faire exprès. Canari stressé empêtré dans mes soubresauts. J'aurais voulu mais...

Je me vois suffoquer sans ne pouvoir rien faire, aucun moyen d'y résister. J'étouffe, c'est encore pire, je me jette, mon coeur m'abandonne, n'en fait qu'à sa tête, me tourmente, me torture. En quelques pas seulement, je m'abandonne à cette douleur, y prend goût, elle fait partie de moi. En quelque pas seulement, je l'oublie, savoure le laps de temps, et la douleur reprend vicieusement. Elle ne me laisse aucun repris, me suit à tout instant, me surprend, et s'éternise. Tout recommence, je me jette partout par terre, me blesse, mes os se brisent, leurs craquements sonnent à mes tympans comme une partition inachevée. Une panique insurmontable. Mes yeux se troublent, me montrent les choses qui peuplent mes rêves, puis se crèvent; une vive douleur me surprend. Les cris retentissent. Personne ne répond, personne n'entend. L'abandon. Je suis seul, toujours seul. Le son du clocher raisonne dans mon crâne, tout se fissure et se brise. Les cloches se frappent avec violence, chaque coup retentit dans mon coeur comme un coup de poignard emplit de haine.

Silence. Dors. Le sommeil me guide dans d'effroyables cauchemars, théâtre des vérités inavouées et d'un amour déçu, la déchéance. Ces visages inconnus et marqués par la haine défilent par centaines. Personne ne se parle, ni se regarde, l'échange est un pêcher. Apologie de l'égoïsme et d'un être humain se trouvant ainsi dans sa forme la plus parfaite. Je sens quelque chose percer mon si frêle torse, pointue, aiguisée et brillante, la lame vient chercher son dû.

Tout à coup mes yeux s'ouvrent. Ainsi réveillé, une illumination, je me précipite, le corps en sang, saisis une feuille de papier. La plume n'a plus d'importante, mon sang sera l'essence de mon art. Un jour considéré poète maudit ou écrivain miteux. La souffrance et la mélancolie alimentent mon esprit si torturé et mon amour si condamné.

Les entailles se creusent. Les fragments de peau se morcellent, la chaire crie. Les instruments de mon expression m'abandonnent, se vident de leur sang luisant, qui coule sur le majestueux papier. Le majestueux s'en imbibe et rend ainsi mes illuminations schizophrènes illisibles. Je n'y vois que du feu.

Je lutte contre la fatigue, cette peur du sommeil me hante. A chaque instant je me vois mourir, emprisonné dans un abîme de souffrance et de haine. Ces rêves me perturbent, ces cauchemars me libèrent et me dévoilent un savoir aussi insoupçonné qu'incontrôlable. Les entailles ne se referment pas, persistent, me dérobent ce sang qui m'est si cher.

Un pulsion m'y incite. J'y résiste; difficilement & douloureusement. J'observe les temps changer et évoluer, à la manière d'un ermite blasé de la vie. L'innocence infantile n'existe pas, l'aigritude et le réalisme dominent. "Chaque nouveau né est un nouveau condamné à mort". Nous qui sommes victimes, notre rejet est il si étrange?


- Sur une base textuelle de Mathias Malzieu.